« Bullhead » se révèle être une grande surprise pour ma part. Le film se situant dans la Belgique profonde flandrienne décrit l'ambiance de familles d'agriculteurs mêlés à des sombres trafics d'hormones servant à développer plus rapidement la croissance de leur bétail. On découvre le personnage principal (Jacky Vanmarsenille) qui a repris l'entreprise familiale et qui laisse transparaître des conflits intérieurs très intenses.
En revenant vingt ans en arrière , on constate qu'un drame effroyable s'est déroulé brisant son existence lorsqu'il était jeune garçon (sans rentrer dans les détails). C'est alors que le film met en abyme (en parallèle avec une intrigue policière suspectant ses affaires douteuses) toute la douleur profonde du personnage marqué dans sa chair et dans son esprit par cet évènement effroyable. Il s'accroche à la vie , lutte pour ne pas sombrer dans la violence à base de nombreuses drogues qui anesthésient sa douleur. Il est perpétuellement rongé par l'injustice profonde de ne pas connaître l'amour et surtout l'acte en lui-même qu'il est incapable de pratiquer la faute à cette agression.
Il aime Lucia depuis son enfance qui est la soeur de son agresseur et se créent entre eux une affinité amoureuse vouée à l'utopie. L'espoir de guérison est toujours présent dans l'âme de Jacky qui y croiera jusqu'au bout mais se retrouvera toujours confronté à une pénible réalité. La partition de cet acteur (Matthias Schoenaerts) est grandissime , l'ambiance flandrienne et wallone ainsi que leur conflit de culture est hyper bien retranscrite. le scénario dépeint parfaitement les différents destins de chaque personnage , la mise en scène ainsi que la direction d'acteurs sont remarquables.